Le Bureau du Procureur commémore les victimes du génocide au Rwanda

Bureau du Procureur
Arusha
Le Procureur du MTPI, Serge Brammertz, et le Procureur général du Rwanda, Richard Muhumuza, au mémorial du génocide de Gisozi à Kigali (Rwanda), en avril 2016
Le Procureur du MTPI, Serge Brammertz, et le Procureur général du Rwanda, Richard Muhumuza, au mémorial du génocide de Gisozi à Kigali (Rwanda), en avril 2016

Dans le monde entier, une pause sera respectée aujourd’hui pour commémorer le 23eanniversaire du génocide rwandais et pour se souvenir des victimes. À cette occasion, le Bureau du Procureur du Mécanisme pour les Tribunaux pénaux internationaux (le « MTPI ») tient à exprimer toute sa tristesse et sa compassion aux victimes, aux survivants et au peuple rwandais dans son ensemble.

En 100 jours seulement, des centaines de milliers d’innocents ont été sauvagement assassinés, torturés, violés ou forcés de prendre la fuite. Ces atrocités ont été ordonnées par un gouvernement qui a voulu détruire les citoyens de son pays. Les auteurs des crimes, qui auraient dû protéger la population, ont au contraire attaqué et persécuté les plus vulnérables.

Rendre hommage à la mémoire des victimes n’est pas simplement se pencher sur le passé, mais aussi sur le présent et l’avenir. Il est aujourd’hui nécessaire d’affronter le déni du génocide, sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, et de le combattre. L’éducation a un rôle important à jouer en montrant les dangers des idéologies qui prônent la discrimination, la division et la haine et qui peuvent conduire au génocide.

Il est également essentiel que la justice continue à œuvrer au regard du génocide rwandais, dans l’immédiat mais aussi à l’avenir. Tous ceux dont la responsabilité pénale individuelle est suspectée à propos des crimes commis au cours du génocide rwandais doivent être poursuivis et jugés de manière équitable. Le Tribunal pénal international pour le Rwanda (le « TPIR ») a prononcé 61 déclarations de culpabilité, notamment contre des dirigeants politiques, militaires et civils de haut rang, mais huit personnes mises en accusation par le TPIR ou par le MTPI sont toujours en fuite, et les autorités judiciaires rwandaises s’emploient à en arrêter des centaines d’autres.

Il appartient maintenant au Bureau du Procureur du MTPI de veiller à ce que ces huit fugitifs soient traduits en justice et d’aider ses homologues rwandais à retrouver les génocidaires présumés toujours en fuite.

À propos de l’importance de la recherche des huit fugitifs restants, le Procureur Serge Brammertz, a déclaré aujourd’hui :

Mon Bureau s’est engagé à retrouver, à arrêter et à traduire en justice les fugitifs. Félicien Kabuga, Protais Mpiranya, Augustin Bizimana et les autres fugitifs doivent être traduits devant un tribunal et jugés pour les crimes qu’ils ont commis. Tant que ces fugitifs resteront en fuite, la justice que les victimes et les survivants souhaitent, et méritent, n’aura pas été rendue.

La tâche à accomplir est immense et je fais appel aux États de la région et à la communauté internationale pour qu’ils apportent un soutien sans réserve à nos efforts et pour qu’ils nous fournissent toute l’aide nécessaire. Je remercie en particulier les autorités rwandaises pour leur plein appui et leur entière coopération. Ensemble, nous pouvons priver ces fugitifs de refuges sûrs et démanteler leurs réseaux de soutien.