Le Président Carmel Agius rend hommage aux victimes à l’occasion de la 24e commémoration du génocide de Srebrenica

Président
La Haye
Le Président Carmel Agius rend hommage aux victimes

Le Juge Carmel Agius, Président du Mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles des Tribunaux pénaux (le « Mécanisme »), a assisté aujourd’hui à la 24e commémoration du génocide de Srebrenica, organisée au mémorial de Potočari (Bosnie-Herzégovine). En rendant hommage aux victimes, Carmel Agius a prononcé une allocution, de même qu’un certain nombre d’autres hauts dignitaires, dont Sefik Džaferović, l’actuel membre bosniaque de la présidence de Bosnie‑Herzégovine. Nedžad Avdić, un survivant du génocide, a aussi pris la parole lors de la cérémonie. Carmel Agius a également déposé une gerbe de fleurs en l’honneur des personnes tuées pendant le génocide, notamment les 33 victimes inhumées cet après-midi.

Dans son allocution, Carmel Agius a fait observer que les jugements et arrêts rendus par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (le « TPIY ») avaient été les premiers à établir au-delà de tout doute raisonnable que les événements qui se sont produits à Srebrenica en juillet 1995 constituaient un génocide, ce que le Mécanisme et d’autres tribunaux ont confirmé par la suite. Il a parlé des changements qui s’en sont suivi en Bosnie-Herzégovine, soulignant que, grâce au TPIY et au Mécanisme, « [l]es principaux responsables des crimes odieux commis durant les conflits du début des années 1990 ont été traduits en justice, un récit historique complet des faits a été établi et la grande majorité des personnes qui ont été tuées ont finalement été inhumées avec le respect qui leur est dû ».

Carmel Agius a attiré l’attention sur la campagne de déni du génocide qui a pris de l’ampleur dernièrement, faisant observer que pareil déni visait à blesser et à décourager les victimes, campagne qui, de surcroît, « est menée à des fins politiques par des dirigeants qui cherchent à tirer parti du maintien dans le passé d’une Bosnie-Herzégovine divisée sur le plan ethnique ».

Le Président a souligné que la « nouvelle priorité [était] de lutter résolument contre les tentatives des négationnistes de réécrire l’histoire », en particulier dans le cadre de la défense de l’État de droit et du rôle des tribunaux. Il a déclaré qu’« il ne revient pas aux dirigeants politiques ou aux quidams de décider ou non de prononcer une déclaration de culpabilité pour génocide », insistant sur la nécessité de démasquer et dénoncer activement « ceux qui pourraient chercher à remplacer les jugements rendus il y a longtemps par des juridictions nationales et internationales par les ‟conclusions” auxquelles ils sont parvenus ».

Pour finir, le Président Agius a exhorté les personnes présentes à s’unir contre la haine, à s’engager à continuer de défendre fermement les faits établis et à exiger que les processus judiciaires soient respectés et maintenus. Ce faisant, le Président a déclaré : « nous ne devons jamais oublier les victimes et leurs proches, qui sont les raisons de notre présence ici aujourd’hui » ; il leur a rendu hommage pour le « courage et la résilience admirables » dont ils font preuve et qui sont « une source d’inspiration pour nous tous ».

Le TPIY et le Mécanisme ont déclaré 15 personnes, dont des dirigeants politiques et militaires serbes de Bosnie, coupables de génocide et d’autres crimes commis à Srebrenica en juillet 1995. Au cours du génocide commis à Srebrenica, jusqu’à 8 000 hommes et garçons musulmans de Bosnie ont été tués ou sont encore portés disparus, et jusqu’à 30 000 femmes et enfants ont été déplacés de force de l’enclave de Srebrenica.

Pour en savoir plus sur les affaires concernant les crimes commis à Srebrenica en juillet 1995, jugées devant le Tribunal et le Mécanisme, veuillez cliquer ici.